Cette masse enchevêtrée d’épais roseaux émerge d’un large bulbe fendu par une grande bouche bardée d’épines.

Les roseaux étrangleurs se laissent flotter, immobiles, dans les eaux calmes des lacs ou des rivières en attendant qu’une proie passe à portée. Ils lancent alors leurs épais filaments et les entourent autour de la gorge de leur victime. Une fois qu’un roseau étrangleur s’est assuré de sa prise, il tire sa victime sous la surface des eaux jusqu’à sa « bouche », un orifice circulaire submergé et cerclé de barbelures et d’épines. Les roseaux étrangleurs sont exceptionnellement voraces et ne cessent jamais de se nourrir. Dans les périodes de famine, il arrive même qu’ils quittent brièvement le couvert de l’eau pour aller chasser sur la terre ferme. Ces plantes vicieuses peuvent même chasser des proies assez lentes, si celles-ci sont arrivées à se libérer de leurs filaments. Heureusement, un roseau étrangleur ne peut passer qu’un temps limité hors de l’eau. Chaque roseau étrangleur ressemble à un bosquet de roseaux normal qui occupe une surface d’environ 3 mètres de diamètre. Son bulbe central, fendu d’une large gueule, est normalement dissimulé sous la surface de l’eau. Un roseau étrangleur pèse environ 400 kilos.

Pour se reproduire, un roseau étrangleur projette des graines qui flottent dans les airs, un peu comme des aigrettes de pissenlit. Les graines qui tombent à terre meurent rapidement ou servent de repas aux oiseaux et autres petits animaux. Par contre, celles qui retombent dans l’eau se développent et deviennent des roseaux étrangleurs adultes en l’espace d’un mois. Un plan d’eau assez important peut abriter plusieurs roseaux étrangleurs, mais seulement s’il s’y trouve assez de nourriture pour satisfaire leur appétit.